Complexe et systémique, la révolte de la pensée

Il y a deux fondamentaux qui qualifient la démarche de développement durable : la complexité et la systémique. Ces deux fondamentaux, intimement liés, concourent à la fois à rendre le développement durable difficilement appréciable par tout un chacun et à cristalliser de nombreuses craintes à son égard. Parce qu’il s’intègre à tout et s’intéresse à tout, le développement durable fait peur et dérange. Parce qu’il est particulièrement complexe, il est souvent réduit à son aspect environnemental qui ne constitue en réalité qu’une de ses trois dimensions, à coté des aspects économiques et sociétaux. Une réalité qui laisse transparaître le malaise qui oppose aujourd’hui ceux qui souhaitent voir le monde évoluer dans un nouveau paradigme et ceux qui préfèrent laisser le déluge caresser leur mémoire. N’en déplaise à certains, le développement durable n’est pas histoire de mode ou crédo de communication. Il n’est pas non plus le dépositaire officiel de nouvelles réglementations contraignantes et de certifications toujours plus intrusives. Le développement durable est une démarche d’amélioration continue, et avant cela une réflexion ouverte sur le développement, sur la façon dont le monde doit se façonner pour répondre aux attentes de tous. Invalidée depuis longtemps déjà, la main invisible d’Adam Smith a bien besoin d’un développement durable qui relève la tête et qui interroge notre organisation monde systémique et si complexe.