Ils sont expérimentés, en ce sens qu’ils ont une expérience professionnelle significative, ils ont ce vécu de l’entreprise suffisamment approfondi pour s’en faire une opinion, ils sont plutôt de nature entrepreneuriale, et ils n’adhèrent plus à cet environnement du salariat qui les a déçu. D’âges et d’horizons divers, ils partagent ce même rejet d’un système, celui de l’entreprise telle qu’on la connaît, qui ne leur permet plus d’exprimer pleinement leur force de projet, ainsi qu’une conscience intime que l’essentiel est à chercher ailleurs et différemment.
Ils ont en commun cette même envie d’être actifs et acteurs dans une société qui les motive, parce qu’elle est imparfaite et qu’elle constitue autant de défis à relever (économiques, sociaux, environnementaux). De ces défis qui parlent autant à leurs tripes qu’à leur force de projet avec, sans doute aussi, la conviction qu’ils ont quelque chose à apporter aux autres que l’entreprise ne leur permet plus d’exprimer. Ils n’ont plus foi dans ce management qui ne sait plus gérer les hommes, plus confiance dans la structure organisationnelle qui n’est plus source d’épanouissement, plus la force d’endosser un statut qui fait figure de poids mort.
Tout ce qu’ils souhaitent désormais c’est évoluer dans un environnement sain et serein où les règles sont simples, explicites et clairement établies. Ils recherchent en quelque sorte à redonner de la valeur et du sens au contrat qui les engage en même temps et autant que celui qui contracte avec eux. Portage salarial, coopératives de travail, indépendants ou freelances, ces nouveaux actifs expérimentent toutes ces alternatives à l’emploi salarié qui offrent derrière la chance de créer et d’entreprendre, une liberté retrouvée.
Ces actifs d’un nouveau genre, me semble-t-il de plus en plus nombreux, interrogent avec vigueur l’entreprise dans sa capacité à faire du travail un moyen d’expression à l’image de ses collaborateurs, avec en premier lieu une réflexion sur l’organisation à taille et à visage humain.
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